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  • Menace sur Güdingen
    L'Allemagne veut donner la priorité au transport fluvial aux dépens de la plaisance
    2013-11-19 - 18:44
    L'écluse frontière de Grosbliederstroff sur la Sarre (Photo PJL)La partie de bras de fer engagée cet été entre les éclusiers et le ministère fédéral des Transports en Allemagne, n'en finit pas de faire des vagues outre Rhin. En cause, la volonté de recentrage sur les activités rentables du transport fluvial, et la cure d'amaigrissement imposée à l'Agence fédérale des voies navigables (Wasser und Schifffahrtsverwaltung des Bundes - WSV). Avec pour conséquence la suppression de nombreux emplois, et, en victime collatérale, le tourisme fluvial sur la Sarre. 

    L'écluse de Güdingen (Fluviacarte 17)La "modernisation" envisagée par l'administration allemande pour ses voies navigables prévoyait en effet la fermeture de la Sarre à la frontière, et condamnait une des plus jolies voies d'entrée sur le réseau français. L'écluse de Güdingen (PK-Saar 92,92) - première écluse en territoire allemand, à 4km de l'écluse frontière de Grosbliederstroff - nécessite, c'est vrai, des travaux de réhabilitation importants. Des travaux de 2M€ dont le ministre des Transports, Peter Ramsauer, aurait volontiers fait l'économie. Il estimait que le millier de bateaux qui franchissaient l'écluse chaque année, ne justifiaient pas cette dépense.

    Mais les réactions indignées de part et d'autre de la frontière semblent avoir eu raison des réticences du ministre allemand. Il a été sensible aux arguments que lui opposaient les représentants des usagers et des collectivités riveraines en France et en Allemagne. Le projet de fermeture de l'écluse de Güdingen serait donc définitivement abandonné pour préserver les plans de lutte contre les inondations et ne pas entraver le développement du tourisme fluvial sur la boucle Moselle-Sarre. De source bien informée, on suggère aussi que le souci de ne pas "égratigner" l'amitié franco-allemande aurait beaucoup pesé dans la décision du ministre...  

    Pour autant, les restrictions budgétaires en matière de tourisme fluvial restent d'actualité. Dépenses et investissements vont se concentrer sur les voies navigables de grand gabarit (plus de 5MioT de fret). Les voies ne bénéficiant que de 3 à 5MioT de fret devront se contenter d'un simple entretien. Quant aux autres, elles ne seraient plus "subventionnées". Une menace qui concerne de superbes parcours navigables en Allemagne, comme la Lahn, la Saale, l'Ems ou la Haute-Sarre. Les défenseurs des voies navigables, plus déterminés et plus nombreux en Allemagne qu'en France, poursuivent la lutte et ne désespèrent pas de faire céder un gouvernement que ce projet de réforme n'enthousiasme guère.
  • Voies d'eau : Sarre allemande
    Longueur : m
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